Curent et balet sont des danses de couple, animées et joyeuses, qui diffèrent entre elles par la chorégraphie de la danse et qui unissent tous les villages de la Vallée. Chaque vallée du Piémont était caractérisée par un type spécifique de “courenta”, mais nombre d’entre elles ont été perdues. Les particularités du pas, les tours et la vitesse d’exécution de l’ensemble font que chaque “courenta” est unique.
L’incapacité de lire une partition impliquait la transmission orale des mélodies d’accompagnement. À ce jour, on en compte environ 150, entre balet et curent.
Aujourd’hui encore il y a des danseurs et des joueurs, dont des jeunes, qui perpétuent cette tradition, sans en perdre les traces. Les mélodies dont on ne connait ni le compositeur ni la date de composition sont nombreuses, mais il y a encore des musiciens qui en composent de nouvelles. Toutefois, il est possible de tenter une datation en faisant référence aux instruments utilisés pour l’exécution, de l’accordéon chromatique à boutons à la clarinette, au saxophone, au semitoun, à l’accordéon diatonique. Nombre de courent et balet ont des textes qui sont des sortes de comptines qui aident à se souvenir de la musique, ou des phrases à double sens pour être libres, au moins pendant la danse, de s’exprimer sur des sujets tabous. Parmi les titres les plus importants de curent, nous trouvons : “Le belle si maritano”, “Ciaou pasarot”, “Cioula la veja”, “Le fasine de’ st’an pasà”. Parmi les balet, le plus populaire est “Ses ti jouanin”.
Dans la curent, il y a toujours une alternance entre “enda a spas” (marcher), “balà virà” (danser et tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre) et “balà desvirà” (danser et tourner dans le sens des aiguilles d’une montre). Le balet, au contraire, est une danse où les tours “virà” et les “desvirà” s’alternent.